Ségolène Royal entre dans la danse
VITROLLES (AP) - Mettant fin à près d'un an de vrai-faux suspense, Ségolène Royal a officiellement annoncé vendredi sa candidature à la primaire du Parti socialiste pour la présidentielle, lors de son premier grand meeting à Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Se projetant déjà dans le combat contre la droite, elle s'est placée largement au-dessus de la campagne interne au PS.
"Consciente du poids des mots et de l'importance de l'acte, oui j'accepte d'assumer cette mission de conquête pour la France et les épreuves qui vont avec, dont je veux protéger ma famille, et donc de me présenter au vote des socialistes, puis je l'espère au jugement des Français", a-t-elle confié à plus de 1.500 partisans entassés dans une petite salle des fêtes surchauffée, debout pour la plupart, qui l'ont ovationnée. "Pour nous, c'est elle", était-il écrit sur leurs badges.
"Le chemin sera long jusqu'à la victoire même si, somme toute, six mois c'est assez vite passé. Mais c'est un beau jour aujourd'hui pour partir vers cette victoire, parce que nous sommes portés par une cause plus grande que nous", a-t-elle conclu au terme d'un discours fondateur de 40 minutes, les larmes aux yeux et le visage pénétré, quittant la scène à regret. "Tous ensemble, volonté et courage. En avant!"
Se plaçant au-delà de la campagne au PS, la "gazelle" s'est livrée à une attaque en règle de la droite. Elle "a le toupet d'appeler réforme le démantèlement des protections sociales et l'avènement d'une société du précariat avec le CNE et le CPE", a-t-elle accusé. "Les Français ne sont pas hostiles au changement, ils l'attendent même désespérément" mais "les Français ne veulent pas d'une fausse rupture", a-t-elle lancé à son rival probable de l'UMP, Nicolas Sarkozy.
Soupçonnée par ses rivaux au PS de puiser des idées à droite, elle s'est revendiquée d'une ligne de gauche et du projet du PS, tout en plaidant pour un socialisme actualisé. "Comme disent les rappeurs marseillais d'Iam, (il faut) inventer le futur plutôt que sampler le passé, car le monde a changé", a-t-elle glissé. "Le socialisme, ce n'est pas une momie enveloppée de bandelettes doctrinales", a-t-elle ajouté, "nous sommes un parti vivant". "François Mitterrand nous a rappelé que le socialisme n'est pas un dogme figé, mais une méthode vivante".
Se gardant de fournir des propositions précises, Ségolène Royal a préféré délivrer sa vision, revendiquant à la fois le thème de la "Nation" et "l'esprit d'entreprendre". Son but: "redresser le pays", "refonder le pacte républicain" et "incarner l'ambition d'une France économiquement dynamique et socialement plus solidaire". "Ce dont nous avons besoin, c'est d'un vrai changement appuyé sur un impérieux devoir d'invention, afin de construire le progrès pour tous et le respect pour chacun".
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Présidentielle: les candidatures ouvertes au PS, Hollande pas candidat
PARIS (AFP) - Les candidatures à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007 sont ouvertes, jusqu'à mardi, et deux prétendants, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn, ont, dès vendredi, officialisé leur candidature.
En revanche, le premier secrétaire du PS François Hollande a annoncé samedi qu'il ne sera pas "un candidat de plus" à l'investiture pour les présidentielles, et qu'il officialisera sa décision le 3 octobre, dans un entretien au quotidien le Dauphiné libéré.
"J'aurais souhaité qu'il y ait moins de candidats et même un rassemblement autour du Premier secrétaire ou de celui, ou celle, qui aurait entraîné l'accord général (...)
Pour ma part, je ne serai pas un candidat de plus car je suis au service de mon parti et non l'inverse", a expliqué M. Hollande.
Ouvertes ce samedi depuis 00H00, les candidatures seront closes mardi à 15H00, et quelque 185.000 militants du PS voteront le 16 novembre, et le 23 en cas de second tour, pour désigner leur candidat.
Vendredi matin, Dominique Strauss-Kahn a été le premier à se lancer, de son fief de Sarcelles (Val d'Oise), se présentant comme le "meilleur rempart contre la droite".
Ségolène Royal l'a suivi dans la soirée à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), acceptant, sous des applaudissements nourris, "d'assumer cette mission de conquête pour la France".
La députée des Deux-Sèvres et Dominique Strauss-Kahn sont en compétition avec Laurent Fabius et Jack Lang, après le retrait de l'ancien Premier ministre Lionel Jospin.
Dans son discours, Mme Royal s'est déclarée prête "à se présenter au vote des socialistes, puis je l'espère, au jugement des Français, en gagnant par le mérite leur confiance en avril 2007".
"Accomplir les changements profonds espérés, incarner la nation puis bien faire fonctionner l'Etat, telle est la tâche qui nous attend", a ajouté la présidente de Poitou-Charentes, favorite des sondages chez les socialistes.
A Sarcelles, Dominique Strauss-Kahn a déclaré, entouré de fidèles: "Je suis candidat. Aujourd'hui les choses commencent. Nous sortons du virtuel, nous rentrons dans le réel".
De son côté, Laurent Fabius doit faire une "déclaration" sur sa candidature dimanche matin à Fleurance (Gers).
Les candidatures doivent être adressées, sous enveloppe cachetée, au premier secrétaire et déposées auprès de la Coordination générale au siège du parti.
La campagne pour ces primaires socialistes sera marquée notamment par trois débats télévisés sur les chaînes parlementaires les 10, 17 octobre et 7 novembre.
