Nouveaux soutiens à Ségolène Royal
Des responsables du "Nouveau parti socialiste" ont publié lundi 2 octobre une nouvelle liste d'élus et responsables soutenant la candidature de Ségolène Royal à la présidentielle. Ces partisans du NPS sont désormais plus d'une centaine à supporter la socialiste.
Parmi les nouveaux signataires figurent notamment les sénateurs Philippe Labeyrie (Landes) et Claude Saunier (Côtes d'Armor).
Début septembre, ce courant du PS avait déjà publié une liste d'une quarantaine de noms au bas d'un appel intitulé "2007, devoir de victoire, s'engager pour peser", qui faisait valoir que Ségolène Royal est la seule "capable d'incarner le renouveau politique".
Régions
Le nombre des signataires de l'appel est passé à plus d'une centaine, avec l'ajout de plusieurs vice-présidents de régions, de conseillers régionaux ou généraux, de maires.
Parmi les premiers signataires, on comptait notamment des députés -Pascal Terrasse (Ardèche), Jacques Bascou (Aude), Michel Françaix (Oise), Geneviève Gaillard (Deux-Sèvres), Jean Gaubert (Cotes d'Armor)-, des sénateurs -Jean-Pierre Masseret, également président du conseil régional de Lorraine, David Assouline-, une députée européenne (Béatrice Patrie) et des premiers secrétaires fédéraux (Aisne, Aquitaine, Lot-et-Garonne, Aude, Ardèche).
Cette liste élargie de signataires devait être présentée à la presse mardi par Vincent Peillon, chef de file des partisans de Ségolène Royal à NPS.
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Sarkozy veut séduire à gauche et au FN
Nicolas Sarkozy a ébauché lundi 2 octobre une stratégie pour récupérer des voix à la fois à gauche et à l'extrême droite lors de l'élection présidentielle de 2007.
Vis-à-vis des électeurs du Front national de Jean-Marie Le Pen, la droite ne doit pas craindre d'affirmer son "identité" et ses "valeurs", a déclaré le ministre de l'Intérieur lors de la dernière journée parlementaire de l'UMP avant cette échéance.
C'est pour ne pas l'avoir fait que la droite essuie régulièrement des défaites électorales depuis 25 ans, a estimé le président de l'UMP.
"C'est la grande question du Front national, que nous avons contribué à créer dans notre pays en n'assumant pas des valeurs, des idées et une politique que les électeurs nous avaient demandé à l'époque de défendre", a-t-il expliqué.
"Le Front national n'est pas une création exclusivement de la gauche. La gauche a utilisé le Front national. Mais si le Front national a pu prospérer (...) c'est parce que nous les avions désespérés tout au long de ces 30 années où nous n'avions pas réussi à affirmer une politique assez forte."
"Un électorat qui était le nôtre"
"Nous n'avons pas à nous incliner devant la pensée unique sur un certain nombre de sujets", a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a cité la question de l'immigration.
L'UMP doit donc s'efforcer de séduire l'électorat du FN, a poursuivi le ministre de l'Intérieur.
"Pourquoi voudriez-vous que je m'empêche de parler à un électorat qui était le nôtre ?" a-t-il demandé. "Pour le bénéfice de qui ? D'une gauche qui s'apprête à gouverner avec un Parti communiste et avec l'extrême gauche la plus ringarde et archaïque d'Europe ?"
Il a notamment cité un sondage sur l'insécurité, selon lequel 88% des Français, "dont les deux-tiers des électeurs de gauche", seraient en faveur des "peines plancher" qu'il propose.
"Ce que les Français de gauche pensent, peut-être que nous, les représentants de la droite et du centre, nous pourrions le faire", a-t-il insisté.
"Mais je pense que nous pouvons également récupérer une partie de l'électorat de gauche, parce qu'il y a une partie de la gauche française (...) - et je pourrais même me reconnaître dans ses idées - qui considère que l'ordre n'est acceptable que si c'est un ordre en mouvement", a-t-il ajouté.
"Plus offensifs"
"Eh bien cette gauche-là, sincère, elle a toute sa place avec nous. On ne peut quand même pas la condamner à voter pour le Parti socialiste le plus archaïque d'Europe."
Nicolas Sarkozy faisait notamment allusion, semble-t-il, au Mouvement républicain et citoyen de l'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement.
"Eh bien cette gauche-là on peut la récupérer, et pareil pour les catégories populaires", a-t-il insisté. "En même temps que nous devons être plus courageux sur notre identité (...) nous devons être davantage ouverts sur les nouveaux thèmes."
"Nous ne pouvons pas nous couper de pans entiers de la société. Nous devons être beaucoup plus offensifs sur des thèmes qui n'appartiennent pas à la gauche", a-t-il ajouté.
Il a cité l'Europe, le temps de travail, le pouvoir d'achat, la famille, les discriminations, les droits des homosexuels, pour lesquels il propose un nouveau "contrat d'union civile", la situation des fonctionnaires, sur lesquels on ne peut "pas avoir comme seul discours qu'il y en a trop", ou les "patrons voyous".
Quand un patron part avec un "golden parachute", a-t-il souligné, "alors qu'il s'est trompé à la tête de son entreprise, je considère que ce n'est pas normal, que ce n'est pas raisonnable et je n'ai aucune raison de faire ce cadeau à la gauche, de caricaturer nos idées parce que nous aurions des pudeurs dans les expressions que nous utiliserions."
"C'est ça la rupture que j'appelle de mes voeux", a conclu Nicolas Sarkozy.
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Investiture au PS : la course est lancée
Jack Lang se retire de la course à la présidentielle. "Dans un esprit de discipline collective, je consens à accomplir ce sacrifice", a-t-il annoncé lundi 2 octobre au soir à quelques heures de l'expiration du délai pour le dépôt des candidatures à l'investiture socialiste.
L'ancien Premier ministre Lionel Jospin et le Premier secrétaire François Hollande ayant également renoncé à se présenter, les militants socialistes devront donc départager le 16 novembre prochain trois candidats à la candidature déclarés: Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal et Laurent Fabius. Ils doivent déposer leur candidature officiellement d'ici mardi 15h, le bureau national du PS devant ensuite se réunir dans la soirée pour faire le décompte des 30 parrainages nécessaires pour valider leur candidature.
Jack Lang a expliqué sur TF1 avoir renoncé à la demande du Premier secrétaire du PS. "Ce matin encore, François Hollande m'a demandé explicitement de ne pas ajouter la division à la division en multipliant les candidatures", a-t-il expliqué.
"Ma ligne de conduite, c'est d'assurer plus que jamais l'unité des socialistes, car il n'y aura de victoire qu'à travers un rassemblement des énergies et des capacités des uns et des autres".
"Amicalement"
"Il faut éviter toute forme de déchirement", a-t-il insisté, en se présentant en "serviteur de cette unité des socialistes". Jack Lang s'est défendu "d'obéir à une instruction, à une injonction". François Hollande "me l'a demandé à plusieurs reprises, amicalement, sans me donner aucun ordre".
Le député socialiste a refusé de préciser quel candidat à la candidature il pourrait désormais soutenir, préférant se "donne(r) un peu de temps". En tout état de cause, il choisira "celui d'entre nous qui incarnera le mieux une gauche authentiquement révolutionnaire". Car "plus que jamais je vais me battre, je serai en première ligne", a-t-il assuré. Et "je choisirai le moment venu celui qui me paraîtra le mieux incarner cet idéal de transformation".
"Mon obsession, la seule, c'est faire gagner la gauche en mai prochain", a-t-il affirmé, récusant le "tout sauf Ségolène" pratiqué par certains au PS.
Lui prône plutôt le "tout sauf la droite, tout sauf Sarkozy, tout sauf l'échec en mai prochain, tout pour gagner".
"Bon chiffre"
Jack Lang plafonnait à 8% d'intentions de vote des sympathisants socialistes dans les sondages et subissait de nombreuses pressions pour qu'il renonce à se présenter. "Je ne pense pas que Jack Lang ait vocation à représenter le Parti socialiste", avait ainsi estimé lundi matin le député PS Bruno Le Roux, proche du Premier secrétaire François Hollande. "Trois (candidats à la candidature), ça semble un bon chiffre", avait-il ajouté.
Le doute avait même plané sur sa capacité à réunir les 30 parrainages nécessaires. Dimanche, il avait toutefois assuré avoir obtenu "la poignée" de parrainages qu'il lui manquait.
En 1995 déjà, Jack Lang, après avoir songé à se porter candidat à la candidature pour la présidentielle, avait dû renoncer. Il s'était effacé avant le scrutin, cédant la place à Henri Emmanuelli et à Lionel Jospin. En 2001, il avait également renoncé in extremis à briguer la mairie de Paris, convoitée par Bertrand Delanoë. (AP