Olikatie a écrit :Pierrot forever!
Putain sérieusement...
Pierre Bénichou : Le plaisir des mots
Ce journaliste du Nouvel Observateur s'est fait un nom à la radio. Un homme à deux casquettes.
Dans quelques secondes, les micros vont se fermer aux blagues de la bande à Ruquier. Heure du flash oblige! Jérôme Bonaldi change de braquet pour terminer dans les temps une explication archifumeuse d'un système de dynamo de vélo qui fonctionne sans entrer en contact avec la roue. «Oui, enfin bon, une dynamo qui ne touche pas!» résume Ruquier. Et là, dans la dernière poignée de secondes qui restent, tel le sprinter qui se jette en avant pour couper la ligne d'arrivée, on entend Pierre Bénichou lancer: «Aux dynamos qui ne touchent pas, je préfère les dactylos qui couchent ! » Du grand art.
Ce sens de la formule, cette envie d'être léger dans un monde de lourds ce plaisir de la déconnade tout simplement ne date pas d'aujourd'hui chez ce distingué septuagénaire. Seul à présent dans le studio, ce grand escogriffe se souvient avec nostalgie de cette époque bénie où, dans le Saint-Germain-des-Prés des années 60, il écumait les boîtes avec la joyeuse bande de la rue Saint-Benoît: «Mes deux grands copains étaient Jean-Pierre Cassel et surtout Claude Brasseur. Il y avait aussi Delon, Belmondo, Bedos... À cette époque-là, je voulais devenir comédien et je prenais des cours. Brasseur par son père, avait décroché un stage de photographe à Paris Match. Au bout d'un an, j'ai laissé tomber le théâtre et commencé à bosser dans la presse. Et Brasseur ; toujours par son père, a débuté dans Les Yeux sans visage de Franju. » Regrette-t-il aujourd'hui d'avoir lâché la comédie pour le journalisme? « Non, quand on est acteur on est vedette ou rien. J'avais quand même un doute sur mes capacités. J'avais envie de réussir, et dans la presse, j'étais à l'aise.»
Tellement, qu'à 25 ans il est rédacteur en chef d'un mensuel pour hommes. Un an plus tard, il rejoint le Nouvel Observateur dont il est encore conseiller de la direction. Et n'a jamais cessé d'être celui qui a toujours un bon mot au coin des lèvres, réputation qui lui vaudra d'être sollicité à la radio par Jacques Martin, Jean Yanne, Philippe Bouvard et plus récemment Laurent Ruquier. Ruquier auquel il doit l'une de ses plus grandes fiertés: « Dans l'histoire du théâtre, qui peut se vanter d'avoir joué, avec succès, son premier rôle à 66 ans [le rôle principal de Grosse Chaleur, pièce de Ruquier, ndrl] après seulement 15 jours de répétition?» A part lui, on ne voit pas... Pourtant, il ne fera plus l'acteur, c'est juré. Quant aux bons mots il est loin d'avoir dit son dernier...
Éric Larron
on entend Pierre Bénichou lancer: «Aux dynamos qui ne touchent pas, je préfère les dactylos qui couchent ! » Du grand art.
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