La maladie de Crohn touche plus de 80.000 personnes
Peu connue du grand public, la maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l'intestin qui touche principalement des adultes jeunes.
En France, 80.000 à 100.000 personnes sont touchées. Les crampes, les douleurs abdominales et les diarrhées chroniques en sont les principaux symptômes.
Les patients perdent souvent du poids, présentent parfois des saignements rectaux et de la fièvre dans les formes graves. L'évolution de la maladie varie d'un individu à l'autre. Certains souffrent de poussées rapprochées, d'autres, à l'inverse, de rechutes plus espacées.
Le diagnostic peut être difficile. Intermittents et peu spécifiques, les symptômes initiaux peuvent ne pas orienter automatiquement vers la maladie de Crohn et être attribués à d'autres maladies intestinales, voire à des troubles d'origine psychosomatique. D'où un retard au diagnostic qui peut parfois atteindre trois ans.
A ce jour, aucun traitement n'est capable de guérir la maladie de Crohn, ni même d'en changer durablement l'évolution, s'il n'est pas poursuivi en permanence.
Pour les médecins, l'objectif est avant tout d'éviter la survenue de complications (sténoses intestinales, malnutrition, fissures ou ulcérations...), source d'interventions chirurgicales parfois mutilantes. En pratique, ils soulagent les symptômes, arrêtent la poussée pour obtenir une rémission clinique. Ils cherchent aussi à éviter de nouvelles poussées en stabilisant la maladie.
Aujourd'hui, les nouvelles stratégies thérapeutiques, qui reposent sur des prises en charge précoces et intensives, permettent d'espérer éviter les complications et la chirurgie.
Selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le nombre de cas de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), notamment la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique (RCH), a connu une progression fulgurante dans les pays industrialisés entre 1945 et 1980. Le nombre de maladies de Crohn s'est ensuite stabilisé, sauf en France et en Belgique, où il a progressé. Actuellement, les zones qui connaissent la plus forte progression sont celles en cours d'industrialisation, notamment l'Asie et l'Afrique du Sud.
On ne connaît pas la ou les causes des MICI, en dépit de nombreuses recherches. Aujourd'hui, la recherche se concentre notamment sur la génétique, l'immunologie et l'environnement.
Source: AP
