par fredbab » Jeu Sep 11, 2008 9:30 pm
Le CERN lance sa machine à big bang avec succès
SCIENCES | A Genève, le plus grand instrument scientifique jamais construit a réussi son premier test devant la presse du monde entier et le gratin de la physique des particules.
© EPA | RÉUSSITE Journalistes et scientifiques du monde entier applaudissent: le CERN a mené à bien un projet évalué à 6 milliards de francs. L’événement conclut vingt-cinq ans de recherches et de travail et ouvre la porte vers la compréhension des secrets les plus intimes de notre univers. GENÈVE, LE 10 SEPTEMBRE 2008
ANNE-MURIEL BROUET | 11.09.2008 | 00:03
Un flocon sur un écran bleu, nébuleux. Il est 10 h 26 hier matin quand la vue de ce petit point blanc provoque une salve d’applaudissements dans le Centre de contrôle du CERN. Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) vient de prendre vie, un faisceau de protons en a fait le tour complet, pour la première fois.
Cinq heures plus tard, un second faisceau parcourt la même distance de 27 kilomètres, toujours à une vitesse proche de celle de la lumière, mais en sens inverse. Nouveaux petits flocons. Nouveaux applaudissements. Le plus grand instrument scientifique jamais construit fonctionne, sous la frontière franco-suisse, et il est européen, fruit d’une collaboration mondiale. L’événement conclut vingt-cinq ans de recherches et de travail et ouvre la porte vers la compréhension des secrets les plus intimes de notre univers.
«En 1989, lors du démarrage du LEP, il avait fallu douze heures pour que le faisceau de particules fasse le tour», rappelle le directeur général du CERN Robert Aymar, avant le démarrage du premier essai. Il est prévu à 9 h 30. La presse du monde entier est à Genève; à Chicago, les concurrents américains du CERN attendent en pyjama; sur le site franco-suisse de l’organisation européenne, les employés sont suspendus aux écrans géants; au Centre de contrôle les pontes du CERN et les pères du LHC retiennent leur souffle.
Trois minutes plus tard, le faisceau est lâché dans la grande boucle. Il parcourt trois kilomètres. Rien d’anormal, l’accélérateur de particules est construit en huit sections et le démarrage se fait progressivement, section par section. Les obstructeurs, des pièces de la taille d’une thune sont retirés, après chaque nouvelle injection de faisceau qui allonge chaque fois sa route d’un huitième. A chaque passage des trains de particules contenant des wagons chargés de milliards de protons, le petit flocon apparaît sur l’écran bleuté. Très furtif.
Cinq secondes de retard
Les visages sont tendus. Les yeux ne quittent pas ces témoins colorés, graphiques ou chiffrés que sont les écrans. Le petit flocon, lui, a toujours cinq secondes de retard sur la réalité. A 10 h 26, c’est l’accouchement: le faisceau a fait le tour! «Je me sens extrêmement soulagé», déclare le chef de projet du LHC, Lyn Evans. Qui avoue un peu plus tard avoir parié que ces tests prendraient moins d’une heure. Bingo!
Le second essai, pour tester la voie dans le sens antihoraire de cette autoroute à protons est prévu à midi. Finalement c’est vers 13 h 30 que débutent les essais à cause d’un réglage mineur nécessaire dans le système de cryogénie. A 15 heures, sans autre incident, la boucle est doublement bouclée.
«Je remercie Dieu de m’avoir prêté vie pour vivre ce moment», déclare Giorgio Brianti, ancien chef du projet LHC, jusqu’en 1993. A ses côtés, quatre anciens directeurs généraux du CERN se félicitent de ce «jour merveilleux, fantastique». «Le big bang n’appartient plus uniquement à la philosophie mais il est aussi à l’étude pour la physique expérimentale», conclut l’ancien directeur général du CERN et Prix Nobel, Carlo Rubbia.
Une autre aventure commence pour les chercheurs. La mise en route de l’instrument à 6 milliards de francs va encore prendre quelques semaines. Puis les premières collisions à hautes énergies pourront avoir lieu dans les quatre détecteurs, des microscopes géants, ouvrant la porte à l’inconnu… et à la connaissance.
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Les résultats seront le succès d’une équipe, pas d’un institut
Olivier Schneider est professeur de physique des particules à l’EPFL. Depuis 1997, il travaille sur une des quatre expériences du LHC, à savoir le LHCb dont le b signifie «beauté». Un des objectifs de ce détecteur est de mieux comprendre le déséquilibre qui existe dans l’Univers entre matière et antimatière. Hier, pour la première fois, dans la salle de contrôle de l’expérience, le physicien a pu voir passer le faisceau.
– Comment était-ce?
– Un moment émouvant, salué par des salves d’applaudissements. La salle était comble. Notre détecteur de muons ( ndlr: un type de particules produit en permanence dans l’atmosphère par les rayons cosmiques ) était sous tension et nous avons pu détecter de nombreuses particules produites au moment où le faisceau a été stoppé par un collimateur situé environ 140 mètres devant le détecteur.
– Un achèvement ou un commencement?
– Un peu des deux. Je suis content de voir que tout fonctionne après que nous avons beaucoup «souffert» pour le construire, trouver l’argent ou respecter les délais. Parallèlement, ces premiers tours de faisceaux restent un pas encore symbolique. Nous sommes loin d’avoir des résultats scientifiques.
– L’EPFL a pris une part importante à cette expérience. A qui reviendra le succès à l’heure des résultats?
– Près de 50 universités et laboratoires ont participé à la construction de ce détecteur. Chacun est responsable de sa partie et de la faire fonctionner. Mais quand il s’agira d’analyser les résultats, les données seront à disposition de tous. Et c’est la collaboration dans son ensemble qui publiera les résultats.
A.-M. B.
Voir aussi la vidéo: Le rap des physiciens du CERN
Paris (Zenith) 1996 ;
Paris (Bercy) 2000 ;
Anvers (sportpaleis) 30 aout 2006 ;
Marseille (Dôme) 09 sept 2006 ;
Paris (Bercy) 11 sept 2006 ;
Londres (Wembley Arena) 18 juin 2007 ;
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Amsterdam1 27 mai 2017 (Ed Solo)
Ma douce petite Enola est venue au monde le 25 janvier 2006 !!!
Mon p'tit Neil est venu au monde le 21-01-2010 !!!
