C'est disponible ici:
https://we.tl/t-Pug7MIY0LnPas encore écouté, je verrai si je peux noter les principaux points.
EDIT après écoute:
- intro, Stone est dans le studio de répétition de PJ (warehouse), entouré d'instruments ("bongos"), et regrette la situation du virus, alors que le groupe avait bien répété et était carré...
- Who Ever Said: Vedder avait proposé ce morceau en même temps que Superblood Wolfmoon et Never Destination. C'est un gros Fuck You au cynisme, avec au passage un hommage aux Rolling Stones (référence à Satisfaction).
- Superblood Wolfmoon: Vedder avait une idée précise pour les guitares, sa manière de gratter anticipant le 1 de la mesure, à la Pete Townshend. Peu d'accords, mais tout est dans la manière et l'énergie, une approche minimalistique commune à Never Destination (à la Ramones). Stone et Mike avaient encore un peu de taf de répétitions pour bien la maitriser pour les concerts.
- Dance of the Clairvoyants: le titre le plus intéressant pour Stone, avec le partage de l'écriture. Ils se sont basés sur des patterns de Matt pour construire les parties, Stone a expérimenté à la basse, puis après plusieurs essais a décidé de faire quelque chose de très droit, basique. Jeff est passé au clavier vu que la basse était bien. "Magic happens when you let it wide open". McCready a apporté une touche 80's, Gang of Four. Josh a beaucoup travaillé sur le son et la structure du morceau. Après les voix de Vedder, Matt a décidé de remplacer les patterns numériques par de vraies parties batterie.
Stone continue sur l'aspect collaboratif, à l'opposé du travail solo de composition où il peut batailler pour trouver des parties, se poser des questions sur la réception de sa démo par le reste du groupe, et perdre de vue le morceau lui-même. Laisser de l'espace créé des opportunités pour les autres membres du groupe. La composition est un mélange de maths et d'harmonie, une expérience à faire les yeux fermés.
Il semble vraiment fier du travail réalisé par le groupe et le résultat.
- Quick Escape: d'après un ami de Stone, c'est l'album de Jeff, l'homme à tout faire musicalement, ce titre est un résumé de ses forces. Richard Stuverud (RNDM, Three Fish) jouait sur la démo et a donné l'intention du morceau, en particulier le chaos final et le beat heavy rock. Stone aime les couplets à la Jimmy Page, le gros son et la dynamique du titre. Encore peu d'accords, mais de très bonnes parties. La ligne de basse est typique du style de Jeff, Stone joue le premier solo en "mijor" (mélange de majeur et mineur, en fait il ne sait pas trop ce qu'il fait mais ça sonne, à la limite de la tonalité). Stone comprend à peu près les paroles mais il est fasciné par les images qu'elles génèrent.
- Alright: l'autre face de la pièce, "Montana Jeff" qui veut vivre dans la nature loin des tournées, ne plus chercher à garder le contrôle. Vedder "transmet" les paroles de Jeff, la démo vient d'un court sample de 3-4 accords. Niveau arrangement, Stone a essayé d'apporter de l'air, de la respiration dans le morceau, ne pas se limiter à un enchaînement A-B-A-B des parties.
- Seven O'Clock: la composition a commencé en groupe sans Matt, avec une boîte à rythme, le titre a débuté comme un jam avec 3 parties qui pouvaient donner lieu à des morceaux séparés. Stone n'y croyait pas trop, mais le titre est resté sur leur liste de démos à travailler pour l'album. Stone et Jeff se sont focalisés sur une partie pour construire le morceau, mais c'est surtout Vedder qui a persévéré avec Josh pour compléter le titre dans les 2 derniers mois de travail sur Gigaton. Le titre est donc un mashup de différents éléments, avec des couplets à la Springsteen/Dylan (style songwriter, storyteller) et des breaks très heavy 70's, le contraste entre ces parties définissant l'intérêt du morceau. L'orgue est arrivée sur la toute fin.
Pour Stone cela valait le coup de lier des parties qui ne semblent pas s'articuler naturellement, mais passer autant de temps sur les arrangements de tout un album aurait de quoi rendre fou, éloigné du travail classique d'écriture de morceaux. C'est un titre spécial, mémorable. L'album n'est pas parfait, mais Stone est fier du processus et du challenge rencontré avec des morceaux difficiles à compléter. En espérant conserver cet élan et énergie pour les années à venir.
- Never Destination: Ce titre est arrivé dans le dernier lot apporté par Vedder (avec Who Ever Said et Superblood Wolfmoon) et a permis d'équilibrer l'album. L'énergie a les mêmes racines que Corduroy et Not For You, des accords simples, marqués sans répit, un morceau basé sur du blues, avec de très bonnes paroles. Ces 3 titres rock sont arrivés sur le fil, et ont permis de définir l'identité de Gigaton.
- Take the Long Way: cela ne peut être qu'un titre de Matt Cameron. Un challenge en terme de métrique (7/4) avec des arrangements typiques de Matt, où Stone a cherché comment se placer pour porter le morceau au mieux. Il apprécie l'énergie débordante et le thème des paroles sur nos relations avec les autres (ce qu'il en comprend), ainsi que les choeurs de Meagan Grandall, jouant de sa voix comme d'un piano, les attaques angulaires de McCready, et la façon dont Vedder a pris possession du chant de Cameron (il fait référence à la démo j'imagine). Stone a mis beaucoup de temps à trouver sa place dans le titre, mais c'est un apport important pour les futures setlists.
- Buckle Up: un autre morceau arrivé tard. Stone a eu l'idée de cette compo à Santiago lors de leur date en 2018, avec le "pa pa" façon fanfare, et se disait que personne d'autre n'aurait un titre comme celui-là dans le groupe. Mais il n'a pas présenté le titre sur ses premières démos pour Gigaton, se focalisant sur des morceaux plus lourds et doutant de ce titre. Il l'a finalement présentée en Août 2019 avec des paroles, satisfait du résultat, étendant la palette du groupe. Encore une fois il a beaucoup tourné autour de ce titre, ayant des doutes sur la direction de l'album durant sa conception (mais il est très fier du résultat). Vedder lui a dit que c'était un bon morceau et qu'il chanterait dessus, ce qui a poussé Stone à compléter le titre. Jeff est arrivé et a vraiment débloqué Stone, il a ajouté sa touche au piano.
Il est très fier des paroles, même si son approche est usuellement d'abord la mélodie, ensuite les paroles (autant en faire un poème sinon), se focalisant sur une accroche musicale. L'histoire racontée est sérieuse, mais avec une part d'espoir: on va tous mourir, mais il faut garder une part de légèreté dans l'existence humaine pour traverser les moments sombres. Il tenait à faire un contraste entre une mélodie joyeuse et un contenu sombre.
Il en parle pendant au moins 6 minutes, il est vraiment très fier de son dernier morceau (actuellement) composé pour le groupe.
- Comes Then Goes: le titre est revenu régulièrement durant les sessions de Gigaton, Vedder tenait à garder une version dépouillée. Stone apprécie le contraste avec le reste de l'album qui est plus produit et arrangé. Une seconde guitare (électrique) a été ajoutée sur la fin pour appuyer certaines parties. Niveau écriture (paroles, mélodie, arrangement, dynamique), c'est pour lui le morceau le plus fort de l'album. Un autre producteur aurait ajouté des instruments dans tous les coins (...), Stone est content de la voir conservée dans cette forme. La voix de Vedder ressort encore mieux avec juste une guitare ("on a rock song [...] he screams like a mother fucker"). "Instant classic"
- Retrograde: peut-être le morceau de McCready le plus poussé dans les arrangements. Stone pense que c'est le morceau que le public retiendra de Gigaton. McCready voyait le final épique et a travaillé avec Josh pour obtenir ce résultat, façon "Valhalla", chaotique. Un titre qui devrait bien rendre en live.
- River Cross: le morceau tombe dans la catégorie des classiques folk à la Dylan, elle aurait pu être écrite il y 100 ou 300 ans, un titre intemporel. Stone retient le côté universel des paroles (l'expérience humaine, la douleur). La meilleure place pour ce titre était en fin d'album.