Rien dormi la veille, comme quand on est gosse et qu'on attend le matin de Noel pour ouvrir ses cadeaux...
Direction Genève aéroport, puis 1h30 plus tard, Amsterdam. First time.
Alors là, je dis chapeau à ma chambre d'hôtel, hôtel de Paris, ça ne s'invente pas. On aurait pu croire vu l'intitulé que ça pète la classe, vous me direz pour 180 euros la nuit, j'ai pensé un instant à dormir dans des draps de soie... Pensez vous ! Un placard de 5 m2, avec lit simple, lavabo dans la chambre et une douche-chiottes ou même Xavier de Ligonnés n'aurait pas pu se cacher. Pas d'air conditionné bien entendu, fenêtre sur rue et tous les étages remplis d'anglais (je n'ai rien contre les anglais, rassurez vous et j'adore la bière) venus certainement pour autre chose que cette splendide ville d'Amsterdam et sa culture.
Ils ont beuglés jusqu'à 7 plombes, un cauchemar.
Bref, là n'est pas la question.
Arrivé dans cet hôtel sordide, et après une bonne douche froide, je file rejoindre Nanyness, mon guide spirituel et culturel de mon séjour !
Au top Nany ! Visite express des environs, avec petit speech à chaque fois, photos souvenirs en prime, j'ai même pas payé la visite. Royal.
On file jusqu'à la salle.
A peine arrivés à la sortie du métro, des Cow boys, des indiens. Partout. Mais partout. Il y avait un concert de country dans le stade à côtés et les hollandais déguisés ont pris d'assaut le quartier ainsi que ses buvettes (et merde! j'adore les anglais et la bière moi !).
Avec tout ça, on a failli pas retrouver nos vedderiens et vedderiennes, noyés dans un océan western spaghetti.
ouf, les voilà et voilà la file d'attente. La question qu'on s'est vite posée, c'est pourquoi les gens sont, déjà arrivés aussi tôt, mais aussi pourquoi s'asseoir dans la file d'attente ?? Les places sont numérotées, tu peux arriver 3 heures avant ou 3 heures après tu auras toujours le même siège... La passion nous emmène loin parfois ! Nous ce sera 12ème rang, parfait.
Après s'être fait fouiller le derrière avec une lampe torche dû aux évènements de Manchester, nous pénétrons dans la salle. Noire et rouge, très sombre, des gens déjà installés et qui chuchotent.. Merde, ça pue le moment grave, pleurnichard, ambiance d'enterrement. On le sent. Le moment est limite historique, Chris est parti il y a une semaine et Vedder donne son premier concert depuis longtemps.
D'ailleurs il est ou , Vedder ? est on sûr qu'il soit là ?
Je pense que tous ceux qui étaient présents ce jour là se sont posés la question, on se l'est tous posé à un moment. Ok le mec ne peut pas annuler un concert comme ça, une tournée ça coûte du pognon, ya un staff, des producteurs. Mais bon, Chris quoi. Son pote. Et si de chagrin, il avait décidé de tout envoyer balader ?
Première partie, Glen est impeccable, 1 minute de silence avant de commencer pour Manchester. il est vraiment spécial ce gars, j'aime beaucoup, j'avais adoré son premier album solo mais je n'avais pas suivi sur le deuxième. Malgré tout une super voix mais un set très court. Tout est minuté.
20h46.Tuolumne. Mon cœur se serre, tout le monde retient son souffle.... Break...Tuolumne repart....
...le voilàààààà notre Vedder, notre idole d'adolescent, notre chanteur préféré, on l'accueille comme un héros qui serait revenu de la guerre. Standing ovation. Comme si on était tous soulagés de le voir vivant, lui le rescapé de Seattle. on le sent gêné, puis ému, le cœur sur la main. Il nous regarde, ses yeux nous disent "oui, je suis là, pourquoi, vous en doutiez ?".
Bah un peu mec qu'on avait la trouille !!! Il est con lui alors !!
Long Road et le rêve commence.
Il est là le gaillard et il a fière allure. Il m'assomme presque dès les premières notes. Le combo I am mine/Light years/Good women.est à tomber
Il parle un peu entre les chansons, on est tous pendu à ses lèvres... et non même pas. Mais même pas une seconde, il n'aura pleurniché. Pas de pathos, pas de trémolos (un peu a un moment j'avoue mais ce fût court), juste émouvant, parfois drôle, commençant ses phrases triste et hop pirouette, c'est une blague.
Il n'aura évoqué Chris qu'à quelques moments, subtilement, sans citer son nom. Une femme lui dit" I love you Eddie". Il lui répond qu'il en a besoin, qu'on en a tous besoin. Et que si guérison il y a, il veut que ce soit par la musique et que cela commencerait ce soir, ici, à Amsterdam.
"I'm so Tired", Fugazi. Mon dieu. Je ne sais pas si cela à rapport aux derniers mots de Chris à sa femme, mais quelle reprise, il en a sous le pied le bonhomme !!
La reprise de Hansard "Song for good hope" est aussi un de mes moments préférés, il la chante superbement bien.
Betterman, Immortality, Porch, Lukin,The End, Rockin', Falling Slowly.... tellement bons.
C'était magique. Comme à chaque fois (à part ce Hard Sun à la fin qui me gonfle, tout est bon sur Into the Wild, mais pas ça), la setlist n'est certainement pas la meilleure qui soit, mais le show restera spécial pour tous, c'est certain. On fait le tour de la salle avec Nanyness, on ne verra pas Eddie ce soir, le guitar tech nous dit qu'il est parti et que Glen l'a imité 15 minutes après.
Comme disait Denis : "vends un de tes reins, tes enfants ou les reins de tes enfants, mais va voir Eddie Vedder en concert". Bah il a raison Denis.
Et même après des derniers albums plus ou moins réussis, une inspiration moins évidente, une voix (un peu) vieillissante, ces gars et ce gars en particulier restera unique pour moi. Il a un talent extraordinaire et je trouve ça dingue de pouvoir en profiter, là, à 15 mètres de la scène. C'est pour vivre des moments comme ça , c'est précieux.
A partir du moment ou il a débarqué sur scène, une seconde a suffi. En une seconde on était heureux et il a su apaiser tout le monde. Son charisme, son chant ont réussi a apaiser tout le monde. Ya que ce petit bonhomme pour faire ça, pour nous faire ressentir ça.
Ca n'a pas de prix.
(Merci à Nanyness, c'était extra cette journée avec toi, profite bien à Taormine !!)
la bise les jammers.
PS : quand je dis "Ca n'a pas de prix", ça n'est pas tout à fait exact...
Mais bon quand je vois certains qui claquent 150 balles pour voir Coldplay , je me dis que je peux bien me faire ce petit plaisir. En espérant que cela dur le plus longtemps possible.
Ma douce petite Enola est venue au monde le 25 janvier 2006 !!!
