par Québec fan » Mar Nov 21, 2006 6:39 pm
Review du show de Québec...
Guns n' Roses rassasie ses fans après 18 ans de disette
Le Soleil
2h10. C’est l’heure où, après 140 minutes de musique, 10 000 fans de Guns N’ Roses sont sortis du Colisée, dans la nuit de samedi à hier, gavés d’hymnes fédérateurs, de voix stridentes et de généreux solos de guitares.
Après toutes les spéculations qui ont entouré la présentation de ce spectacle dans la dernière semaine, il fallait presque se pincer pour croire à l’arrivée en scène des membres de Guns N’ Roses, leur leader incontesté en tête, le controversé Axl Rose.
C’est tranquillement, au son des accords célèbres de Welcome to the Jungle, succès tiré de l’album Appetite for Destruction de 1987, que ce dernier a pris place derrière le micro rouge central — l’une de ses nombreuses marques de commerce — à 23 h 50, soit 35 minutes après l’heure prévue.
À sa vue, une foule d’inconditionnels, dont plusieurs se trouvaient déjà dans l’enceinte quelque cinq heures plus tôt, a littéralement explosé de joie.
Le chanteur à la tignasse tressée affichait une forme resplendissante, avec sa chemise noire, ses jeans, ses bottes rouges et ses lunettes fumées, malgré quelques livres en trop. Et bien qu’on l’imagine mal aujourd’hui enfiler son kilt ou ses cuissards révélateurs de l’époque, admettons que la réalité rend davantage justice au rouquin que certaines photos publiées dans les médias au cours des dernières années. Entouré sur scène du nouveau Guns N’ Roses, un groupe comprenant, outre le membre fondateur Dizzy Reed (claviers), les guitaristes Robin Finck (Nine Inch Nails, Cirque du Soleil), Richard Fortus (Ozzy Osbourne, Billy Idol, Psychedelic Furs) et Ron « Bumblefoot » Thal, le bassiste Tommy Stinson (The Replacements), le claviériste Chris Pitman et le batteur Brian « Brain » Mantia (Primus), Axl Rose n’a pu s’empêcher un clin d’œil, tôt dans la soirée, à sa dernière visite au Québec qui s’était conclue par les émeutes du Stade olympique de 1992.
« La dernière fois que je suis venus ici, j’étais en feu ! » a-t-il lancé, sourire en coin.
Toujours en feu
Samedi, le chanteur était aussi en feu... mais pour d’autres raisons. Très en voix, il a offert, tout le long de la longue prestation de sa formation, une performance vigoureuse qui ne laissait planer aucun doute sur ses bonnes dispositions vocales, à des lieues de celles démontrées lors de sa pathétique sortie des MTV Music Video Awards en 2002.
Tournoyant les bras en croix, courant d’un bout à l’autre de la scène, il est demeuré intense du début à la fin d’un programme jalonné de plusieurs succès comme les reprises de Live and Let Die de Paul McCartney (réussie) et Knocking on Heaven’s Door de Bob Dylan (sympathique avec son passage reggae), mais aussi les classiques Sweet Child O’ Mine, You Could Be Mine, November Rain (massacrée par les guitaristes de la formation), My Michelle (avec Sebastian Bach), Patience (terne), Night Train (exaltante) et au rappel la pétaradante Paradise City, mal servie par une sonorisation sans cesse changeante. Mais aussi un programme marqué par des intermèdes musicaux mettant en vitrine le travail des guitaristes de la formation. Notons l’intéressant dialogue entre le longiligne Fortus et l’excentrique Finck sur Beautiful de Christina Aguilera et l’interprétation inspirée de Don’t Cry par un Thal plutôt original avec sa soutane de curé et son chapeau de fourrure à la Kazakh et impressionnant avec ses solos de guitares fretless.
Sur une note moins positive, disons que malgré l’énergie qu’elle déploie sur scène, la formation ne parvient pas à combler l’absence de Slash, dont l’image était interdite dans l’enceinte du Colisée samedi et dont la virtuosité, le charisme et la dégaine rock’n’roll, ne seront, malgré trois honnêtes remplaçants, visiblement jamais égalés !
Qui plus est, les quelques titres du prochain album de Guns N’ Roses (Chinese Democracy à paraître en 2007) interprétés sont loin d’avoir cassé la baraque. Reposant essentiellement sur le mur de guitares des Finck, Fortus et Thal, elles sont les premières à souffrir du départ de Slash et de ses mémorables lignes de guitare.
Quelques minutes avant que le rideau ne tombe finalement sur cette soirée, Axl Rose entamait Patience. Celle des fans de Québec aura néanmoins été récompensée. Sinon par un concert qui passera à l’histoire, du moins par la prestation enlevante d’une idole à l’étoile peu éclatante.
Est-ce que ce sera suffisant pour réconcilier le chanteur avec le Québec ? En apparence, oui. Samedi, ce dernier n’a pas hésité à annoncer un retour prochain dans la province et à brandir l’affiche d’un fan exigeant d’autres retrouvailles. Avec Montréal, celles-là.
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