Liability a écrit :Two Gallants
"What The Toll Tells" [Saddle Creek::2006]
|01 Las Cruces Jail|02 Steady Rollin'|03 Some Slender Rest|04 Long Summer Day|05 The Prodigal Son|06 Threnody In Minor B|07 16th St. Dozens|08 Age of Assassins|09 Waves Of Grain|
Two Gallants. Voilà un nom que les plus littéraires d’entre-nous vont directement associer à une nouvelle de James Joyce se trouvant dans le recueil des Gens de Dublin. Désormais, Two Gallants est un nom sur lequel il faut également compter en musique. Ou plutôt sur lequel on compte depuis deux ans déjà. En effet, il est bon de rappeler que leur premier album The Throes (sorti chez Alive en 2004) avait marqué le microcosme musical de son empreinte et reçu les éloges de la presse spécialisée. Aujourd’hui, le groupe revient avec un nouveau disque déjà défendu sur scène en première partie des Decemberists, en novembre dernier.
Si on peut tenter une comparaison entre les groupes, on pointera une commune faculté à raconter des histoires. Mais là où l’univers de la bande à Colin Meloy tourne autour du fantastique, celui des Two Gallants se fait le rapporteur de la misère et autres insatisfactions inhérentes à la vie. Un peu à l’image des Dubliners de Joyce. Il va sans dire qu’à travers What The Toll Tells, les deux Californiens portent un regard effrayé et désabusé sur le monde. Et plus particulièrement sur une certaine Amérique, à l’instar d’un certain Johnny Cash. Toutefois, leur poésie malade est couplée à un songwriting d’excellente qualité, dans la veine des Dylan,... Mais le fait même d’être un duo guitare/batterie les rapproche indéniablement du blues des Black Keys voire encore des Whites Stripes. A la différence que ces derniers préfèrent vendre du Coca-Cola ou passer dans les Simpsons. Adam Stephens (chant/guitare/harmonica) et Tyson Vogel (batterie) qualifient leur musique de "pulk", c’est-à-dire un subtil croisement entre la rage punk et l’intimité que l’on retrouve dans le folk. Et le résultat transparaît dans des textes d’une déchirante beauté renforcés par une voix éraillée particulièrement prégnante. Le tout sur des morceaux dépassant allègrement les cinq minutes. Je n’ai qu’un mot : splendide ! Ce coup de cœur risque de ne pas être passager. Pour en être sûr, le rendez-vous est fixé lors du top de fin d’année.
le smarty a écrit : On dirait du Dylan sous acide
Un peu de "Lift to experience", une pincée de "Kings of leon", une larme de "Bob dylan", une rivière de blues du genre "Black Keys" et vous obtenez "Two gallant", un folk rock sudiste, baigné par le soleil torride du far-west americain, un album des grands espaces où l'on entend John Wayne, les cheveux dans le vent, siffler l'intro de "what the told tells" le premier morceau de l'album.
Le disque, "What the toll tells" sera comme ça sur toute la longueur, crade, rageur, comme des chevaux fougueux, incontrôlables, traversant les vallées du grand canyon au grand gallot.
Par moment comme sur "steady rollin just" ou "some slender rest just" la chaleur devenue tellement accablante, que l'on s'asseoit au saloon du coin pour écouter "Adam Stephens" le chanteur des « Two gallants » raconter ses recueils langoureux, portés par sa voix déchirante, rauque, rongée par les excès du whisky.
Un peu plus tard, le soleil rouge couchant, de la poussière plein mes santiags, on retrouve nos cow-boys au détour d'un autre saloon enfummé, cette fois si en train de mettre une sacrée ambiance avec leur "the prodigal son just" un des sommets de l'album.
Je suis fatigué, moite, lessivé, les effets de l'alcool se font ressentir alors je monte dans ma chambre d'hôtel, et j'entends encore dans l'arrière-salle "Adam Stephens" miauler ses cantines désespérées "threnody in minor b-just". Cela m'aide pour m'endormir. Belle journée.
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