Pour tout dire, Clapton assure à la gratte, c'est évident, mais en plus, c'est un chic type. C'est vrai, un mec de sa classe qui accepte de faire la rythmique ou de poser ses solos sur le rock FM tendance Huey Lewis ou Tom Petty que nous a balancé Steve Winwood toute la soirée, ça c'est de l'amitié !
Vous l'aurez compris, j'aurais préféré plus de Clapton et moins de Winwood ce
mardi 25 mai 2010 à Bercy. Mais il y a eu de grands moments :
After Midnight et
Cocaine, les fameuses versions électrisées de l'idole de Clapton, J.J. Cale, furent extras.
Leyla en acoustique fut très chouette,
Rumbin' in my Mind aussi . J'ai moins aimé leur
Voodoo Chile, trop pink-floydien à mon goût. En fait j'ai toujours pensé que le seul à pouvoir jouer du Hendrix sans rougir, c'était Stevie Ray Vaughan. Celui d'ailleurs qui est mort dans l'hélico qui aurait du emporter Clapton... God à chanté les premiers "I'm a Voodoo Chile", avant, malheureusement, de laisser Winwood chanter tout le reste, et le morceau me sembla bien long.
Il y eu aussi un Godspell très classe (In the Presence of the Lord...), de bons vieux blues du delta dont j'ai oublié le nom et un disco funky ambiance Starsky et Hutch qui n'était pas loin d'être le meilleur moment du concert. Manquait sans doute un bon vieux Crossroads. Ah si, un truc : je n'ai jamais entendu un son aussi bon à Bercy. Chapeau la régie son.
Winwood est assurément un excellent claviériste et un guitariste fort correct, mais l'organiste en titre de la soirée, une sorte d'Iggy Pop chétif, était encore meilleur. Le batteur la jouait cool, et le bassiste Huggy les Bons Tuyaux aurait pu jouer depuis les loges que ça n'aurait rien changé. Les deux choristes étaient généreuses en voix et en formes, et Clapton ne change plus. Légère bedaine sous la chemise cool, jeans usé, chaussures bateau, cheveux mi-longs, lunettes intellos, belle voix et... ce jeu de gratte incomparable.
C'est vrai qu'il ne joue qu'avec trois doigts à gauche (comme moi), c'est vrai qu'il donne cette impression de slow hand à droite (comme moi) et c'est vrai qu'il reste fidèle aux Strats US (comme moi). Mais quel feeling, quelle inspiration dans ses plans de gammes, quels enchaînements, quel toucher (pas comme moi du tout !).
Voilà, j'ai donc vu Dieu... éh ben Dieu, il a des tâches de sueur sur sa chemise, quand même !
(au fond à gauche, Stevie Winwood aux claviers)
