Vos Lectures

[strummer]

Faut lire Ellroy, si ce n'est déjà fait.

[froggy bunnyman]

Faut lire Ellroy, si ce n'est déjà fait.

J'y penserai
Mais je suis devenu tellement lent pour lire (sauf en vacances) et il y a tellement de choses à lire

[strummer]

Jennifer Haigh, ce qui gît dans ses entrailles

Coup de coeur pour ce roman dense, riche en personnages fouillés.

L'impression de retrouver le nouveau journalisme à la <a href="/auteur/Tom-Wolfe/3626" class="libelle">Tom Wolfe </a>sur les descriptions des texans bossant dans le forage.

Titre original du livre : chaleur et lumière, pour une fois le titre <a href="/livres/Haigh-Ce-qui-git-dans-ses-entrailles/915004" class="titre1">Ce qui gît dans ses entrailles</a> est très bien trouvé :

- il y a les entrailles de la terre de Pennsylvanie : dans laquelle on a trouvé du pétrole et où le premier puits y a été foré ; il y a l'uranium et il y a le gaz de Schiste censé apporté fortune aux gogos

- il y a les entrailles des multiples personnages : la drogue, le désert affectif, l'amour, le désespoir et enfin cette petite ville de Bakerton qui a l'image de ces habitants a connu des hauts et des bas.

C'est un roman extrêmement bien troussé, salué par <a href="/auteur/Richard-Ford/4969" class="libelle">Richard Ford</a>, qui soulève bien évidemment la problématique d'un monde incapable de vivre la transition énergétique, mettant en avant les paradoxes tragiques, d'un gaz bon marché se retrouvant à un prix plus bas que le pétrole ; à travers la très chouette construction du roman :

On commence par visiter l'Amérique de gagnants : le Texas, On emprunte de l'argent, on l'investi dans des puits de forage et en échange d'une signature quasi faustienne, on perd l'usage de son terrain ; du bruit, de l'eau pourrie, des terres retournées, violées devenant incultivables.

Peut-on pour autant blâmer ceux qui signent ? pas sûrs, ils font partie de l'Amérique moyenne : ils sont gardiens de prisons, infirmières, agriculteurs, c'est leurs seules issues.

Bonne grosse lutte des classes donc.

Dommage collatéraux ; seuls ceux qui n'ont pas signés, se voient démarchés sans cesse, subissent l'opprobre de leur voisinage et perdent leurs clients bio car leurs terrains jouxtent des terrains fracturés.

Avalanches de personnages donc : un avocat qui fait du fric en défendant les personnes lésées, un activiste hippie qui se retrouve face à face avec son ancienne élève qui est passé du coté du grand Capital.

Coup de coeur intégral donc, <a href="/auteur/Jennifer-Haigh/31411" class="libelle">Jennifer Haigh </a>ne nous fait pas de leçon de morale, elle ne prend pas les gens de haut, elle nous livre un instantanée géologique et psychologique de très haute volée.

J'adore cette qualité de certains romans américains sur leur propension à coller à l'actualité.

[froggy bunnyman]

Faut lire Ellroy, si ce n'est déjà fait.

Tu me conseillerais lesquels ?

[strummer]

American tabloid sur l'assassinat de Kennedy ou le dahlia noir, grande enquête, très très bons

[froggy bunnyman]

Le dahlia, grand classique
Je tâcherai de lire un de ceux-là un de ces jours même si j'ai 10 bouquins qui m'attendent déjà en stock

[strummer]

Jonathan Franzen, Purity

Très bon roman, bavard, chorale, à tiroirs, voire une saga. On se balade aux USA, en Allemagne de l'est et en Amérique du Sud.
Chassé croisé entre les personnages, les lieux et les époques, beaucoup d'amour, de pouvoir, naissance de l'Internet, des lanceurs d'alertes, de journalisme, de secrets gardés et ou tus, le savoir c'est le pouvoir, les personnages en usent et en abusent, heureusement Pip, Purity veille au grain.
Un très bon roman, troussé et solide avec une belle écriture, bavarde comme je les aime.

[strummer]

Erik Larson, le diable dans la ville blanche

Formidable travail de recherches historiques, livre dense, presque trop, je n'ai pas était séduit par le style et ait préféré les anecdotes du style : le paysagiste qui a fait central park est celui qui a travaillé sur l'expo, le père de Walt Disney a travaillé également sur l'expo, Cody a donne des spectacles là-bas, la 1ère grande roue y a vu le jour etc...
Le livre est proposé comme un thriller, je conteste, pour moi c'est un ouvrage historique.
Larson a voulu opposer les deux faces de l'Amérique que l'on nous vend souvent, capable du meilleur et du pire, je salue l'effort mais son livre manque de rythme.

[strummer]

Moi contre Etats-Unis d’Amerique, Paul Beatty

Bon moment de lecture avec ce livre empreint d'humanité, d'intelligence, d'humour et de réflexion, Bouquin paru en 2015, Ça se passe en 2009, Barak vient d'être élu, l'élection d'un homme noir va t elle enfin permettre à l'Amérique de tourner une page douloureuse de son histoire ?
L'action se déroule à Dickens ville proche de LA est en passe d'être absorbée par cette gigantesque mégalopole, analogie d'un espace, d'une population vampirisée par les standards en vigueur.
Le héros, Bonbon, est fermier à LA dans le ghetto, il se balade à cheval, cultive des fruits et des légumes délicieux, son père est un défenseur acharné de la condition noire et à crée un club dévolu à cette cause. Il décide de redessiner à la peinture les contours de sa ville afin qu'elle ne disparaisse corps et âmes.
Roman délirant, ironique, caustique, jouissif et très contemporain.
Un vrai bon moment de lecture, un auteur lettré, à écouter avec du Cypress HIll.

[XWayne]

Riot Grrrls - Chronique d'une révolution punk féministe, Manon Labry.

En quelques 140 pages, l'autrice (docteure en civilisation nord-américaine) revient sur le mouvement riot grrrl, de la fin des années 80 au milieu de la décennie suivante (et le tout début de Sleater-Kinney). Au delà de la musique, le livre décrit le militantisme et l'éthique do-it-yourself du mouvement, avec comme figure principale Kathleen Hanna de Bikini Kill. Il complète bien le livre "Our Band Could be Your Life", consacré à 13 groupes majeurs de la scène alternative des années 80, avec quelques apparitions de Fugazi et Ian MacKaye (et des piques acerbes pour d'autres). L'écriture est également engagée, avec beaucoup d'implication et de commentaires de l'auteure clairement passionnée par son sujet, rappelant parfois l'écriture sur un blog.
A lire si le mouvement riot grrrl ou le féminisme vous intéresse.


Se distraire à en mourir, Neil Postman.

Sorti en 1985, j'ai entendu parler de ce livre quand un ami cherchait des références sur l'impact d'internet sur la culture. Ici, il s'agit à première vue de l'impact de la télévision sur la culture US du milieu des années 80, mais l'auteur fait une chronologie des médias, et leur impact sur la pensée. Pour résumer très sommairement, l'accélération de la transmission de l'information (du livre imprimé, à la radio, à la télévision) et la réduction des distances a entrainé une accumulation d'informations décorrélées de notre quotidien, le temps pour les traiter est réduit, et le divertissement a pris le pas pour capter notre attention. Sorti en pleine présidence Reagan, la situation n'est guère plus réjouissante 30 ans plus tard, avec une amplification des phénomènes identifiés.
Le parallèle avec 1984 de George Orwell et le Meilleur des Mondes de Aldous Huxley est bien vu, avec selon l'auteur une perte d'intérêt des livres (et de la culture, et de la réflexion) qui n'est pas le résultat d'une censure d'état, mais de l'acceptation du divertissement perpétuel fourni par les écrans.

[Denis]

Riot Grrrls - Chronique d'une révolution punk féministe, Manon Labry.

En quelques 140 pages, l'autrice (docteure en civilisation nord-américaine) revient sur le mouvement riot grrrl, de la fin des années 80 au milieu de la décennie suivante (et le tout début de Sleater-Kinney). Au delà de la musique, le livre décrit le militantisme et l'éthique do-it-yourself du mouvement, avec comme figure principale Kathleen Hanna de Bikini Kill. Il complète bien le livre "Our Band Could be Your Life", consacré à 13 groupes majeurs de la scène alternative des années 80, avec quelques apparitions de Fugazi et Ian MacKaye (et des piques acerbes pour d'autres). L'écriture est également engagée, avec beaucoup d'implication et de commentaires de l'auteure clairement passionnée par son sujet, rappelant parfois l'écriture sur un blog.
A lire si le mouvement riot grrrl ou le féminisme vous intéresse.


Se distraire à en mourir, Neil Postman.

Sorti en 1985, j'ai entendu parler de ce livre quand un ami cherchait des références sur l'impact d'internet sur la culture. Ici, il s'agit à première vue de l'impact de la télévision sur la culture US du milieu des années 80, mais l'auteur fait une chronologie des médias, et leur impact sur la pensée. Pour résumer très sommairement, l'accélération de la transmission de l'information (du livre imprimé, à la radio, à la télévision) et la réduction des distances a entrainé une accumulation d'informations décorrélées de notre quotidien, le temps pour les traiter est réduit, et le divertissement a pris le pas pour capter notre attention. Sorti en pleine présidence Reagan, la situation n'est guère plus réjouissante 30 ans plus tard, avec une amplification des phénomènes identifiés.
Le parallèle avec 1984 de George Orwell et le Meilleur des Mondes de Aldous Huxley est bien vu, avec selon l'auteur une perte d'intérêt des livres (et de la culture, et de la réflexion) qui n'est pas le résultat d'une censure d'état, mais de l'acceptation du divertissement perpétuel fourni par les écrans.

merci!

[strummer]

Zero k, Don Delillo

Superbe livre encore, l'ultime chic ce n'est plus de vivre sa vie mais de choisir sa mort. Roman génial, dans lequel tous les thèmes chéris par le grand Don sont biens présents. Beaucoup de travail sur le langage, sur le monde qui change et se déshumanise. Conquis à nouveau par cet écrivain génial.

[markus]

Zero k, Don Delillo

Superbe livre encore, l'ultime chic ce n'est plus de vivre sa vie mais de choisir sa mort. Roman génial, dans lequel tous les thèmes chéris par le grand Don sont biens présents. Beaucoup de travail sur le langage, sur le monde qui change et se déshumanise. Conquis à nouveau par cet écrivain génial.

Ah cool, je l'ai acheté mais pas lu encore

[strummer]

Comme des rats morts, Benedek Totth

Totth, l'auteur est traducteur entre autres de Bret Easton Ellis et de Cormac McCarthy est en plus il est hongrois, plutôt de bonne augure vu que 1 : Cormac est un de mes chouchous est que ma femme est à moitié hongroise, me voici en terre connue.
Comme je l'ai dit à mon épouse après la lecture de ce livre : "laisse tomber, ça se passe en Hongrie certes et à l'instar de tous les clichés des livres américains on y trouve les images d'Epinal hongroises : les bains thermaux, le lac Balaton, le water-polo, les gitans... mais alors pour le reste..."
Vulgarité à tous les étages
Chatte, nichons, porno, il y a plein de gros mots, moi j'aime bien, mais à la longue c'est chiant
Y a t'il une histoire ?
Ben oui mais elle est pas terrible
Les ados sont aussi chiants et cons que les retraités sont cons et chiants, les profs sont des sales pédés, seules les porno stars, un ou deux nageurs et le fait de se mettre minables semblent dignes d'intérêt, un bon programme pour les prochaines présidentielles !
C'est son premier roman que l'on pourrait rattacher à moins que zéro et plus récemment à Lait de tigre.
Un certain instantané de la vie d'une bande de "potes" qui, si on leur enlève toute la grossièreté, n'ont rien à dire et ça, ça fait bien peur.
Au final si le livre ne m'a pas emballé je me dis que l'auteur a bien réussi à me faire prendre en grippe ce groupe, je retiens cependant certaines scènes relativement réussies : le nez cassé, la piscine et le sauna...
Pour un auteur qui a "déjà" 41 ans, je me demande toujours, après la lecture, si le livre est "authentique" ou " trop, très orienté "pour choquer le bourgeois ou les deux !

[strummer]

Les pêchés de nos pères, Lewis Shiner

Sujet intéressant, petit mot de James Ellroy, meilleur livre de l'année pour le LA Times , ce livre avait tout pour plaire. Las, il n'en est rien, j'ai été un peu déçu, ce qui est le lot de ce qui ont trop d'attentes d'un livre.
La construction du livre est assez agréable, présent, flash-back d'un personnage, présent, flash-back d'un autre personnage etc
L'aspect economico-historique est également chouette, les moins favorisés, en l'occurence la population noire se fait expulser, sacrifier pour offrir à l'Amérique de belles autoroutes.
Des rencontres se font, l'homme blanc est attiré par une femme noire et vit l'opprobre de ses semblables, un fils enquête sur l'histoire de ses parents...
Au final, déçu, personnages pas assez fouillés psychologiquement, lisses, un peu poules-mouillées pour Hollywood,roman trop long un peu élastique , mais de chouettes vignettes sur l'ambiance des USA dans les années 1960 et la volonté des activistes de se bouger

[strummer]

L’ordre du jour, Éric Vuillard

C'est ma maman qui m'a offert ce livre, avant qu'il ne reçoive le Goncourt. Un jour, elle m'appelle et me demande « tu as vu qui a reçu le Goncourt ? «  et moi je réponds « oui, oui c'est le gars là ! »
Le temps passe et je remarque que c'est le le livre que ma maman m'a offert ce fameux Goncourt ! Bon rassurez-vous j'ai rappelé maman pour lui expliquer.
J'ai bien aimé ce livre, survol rapide et éclairant, sorte de version ultra rapide du dans le jardin de la bête ; j'ai apprécié dans ce livre, le ton employé, les envolées poétiques et la construction précise.
Pas de longueurs, la leçon d'histoire est bien passée, ne pas se résigner, se soumettre.

[strummer]

Le Jour d’avant, Sorj Chalandon

Chapeau l’artiste ! Excellent livre, excellent sujet traité d’une main de maître et de façon originale ! Je l’ai dévoré en un jour c’est une grande réussite, c’est le mariage parfait entre Shutter Island et Germinal !

[strummer]

Sucre noir, Miguel Bonnefoy

Captain Morgan mélangé avec de la glace pilée et un zest de citron, Lemon incest
Ce vieux gallois, bourré comme un coin s’est échoué dans les arbres !
Vu que c’était un pirate, son navire était bourré, presqu’autant que son Captain, d’ores et déjà une chasse au trésor commence...
Peu d’indications de lieux, bon on situe l’action au Venezuela, de temps, bon vers la fin du 19e début 20e, font de ce livre une œuvre intemporelle et le trésor est ici une fable, une allégorie que j’ai pris pour le pétrole.
Des personnages plus fouillés m’aurait comblé. La langue est belle, j’ai trouvé que c’est vraiment une belle surprise, découverte.

[strummer]

Sac d’os, Stephen King

Après Bazaar que j'avais bien aimé et 22/11/63 que j'avais trouvé plus que banal, je me suis donc essayé à Sac d'os.

C'est King lui même qui doit être ensorcelé, il sort une multitude de bouquins et à mon avis pour celui là, la magie noire noire a opéré sur 50 pages parce que pour le reste : beaucoup de pages, de blabla, de redites, de niaiserie sentimentales soap opera, des longueurs à n'en plus finir, un héros aussi pénible que dans le bouquin sur l'assassinat de Kennedy, petite fille pétrie de clichés "z'ai peur, ze t'aime".

C'est même pas une série B ce truc, franchement monstre déçu. Ça méritait une nouvelle de 150 pages , mais là sincèrement lorsque je vois les prix qu'il a reçu, les bras m'en tombent.
Alors oui il parle du racisme (bon en même temps le bouquin a été écrit en 1998), du problème de la garde d'enfants ( mais là tout de suite c'est pas le sujet qui me passionnait), mais il n’empêche , je garderais le souvenir d'un livre fastidieux et long comme un jour de pluie

[strummer]

L’armée furieuse, Fred Vargas