McCartney emballe l'Olympia
L'ancien Beatle a régalé ses fans en ressortant ses classiques. La recette fonctionne toujours
"Doesn’t he look like an old dirty guy?
- Yes, but he’s still got a fucking great voice"
("Il a l'air d'un vieux satire, non ? Oui mais il a toujours une putain de grande voix")
Ce curieux dialogue, en anglais dans le texte, s'est bien tenu hier soir à la sortie de L’Olympia, où avait eu lieu le concert exceptionnel du "dirty old guy" en question. Un vieux plutôt bien conservé, pour un type de 65 ans dont la carrière est déjà bien longue et la vie – privée surtout – mouvementée.
Paul McCartney est repassé par la salle parisienne qu’il avait déjà fréquentée en 1964 (avec les Beatles, en première partie de Sylvie Vartan…) et en 1972 (avec les Wings, son deuxième groupe). Cette fois, c’est en vedette absolue, accompagnée par un honnête mais un peu pâle groupe, que Macca a pris la scène devant 2500 spectateurs environ, des jeunes et des vieux dont la plupart avaient fait la queue de longues heures (une vingtaine, nuit comprise,pour les plus courageux) afin d'acheter l’un des 2000 billets mis en vente le matin même du concert. A 55 euros la place (70 au balcon), c’était il est vrai une occasion inespérée d’écouter l’ancien bassiste, entre autres, des Beatles dans une salle aux dimensions parfaites et au statut mythique.
Le mythe était aussi sur scène, évidemment, et ce, dès son apparition, une version solo de Blackbird avec une voix et une guitare. McCartney a ensuite alterné les instruments (mandoline, basse, piano, guitare acoustique et Gibson électrique) pour un concert très ramassé qui mélangeait nouveaux morceaux (dont évidemment tout le monde ou presque se contrefiche) et méga-classiques (que tout le monde était venu déguster comme autant de madeleines).
"Beussoir Peurisse, beussoir belle frunce, et bienvenue à l’Oleumpya". McCartney s’est risqué à quelques mots en français (normal pour cette salle où "je ai joué avec les Beatles, le salle de Edith Piaf")) avant de se rabattre vers l’anglais pour s’adresser à un public ravi mais qui a d'abord semblé intimidé par l’idôle au point d’écouter assez sagement les premiers morceaux, mêmes ceux de l'époque Beatles (Got to get you into my life, The long and winding road, Eleanor Rigby, etc).
Il a fallu paradoxalement que McCartney ait recours à un morceau des Wings pour que la salle ne bascule. La superbe version de Band on the run a en effet servi de détonnateur, complêtée par un Back in the USSR sans faute, qui a fait se lever même ceux qui étaient encore assis au balcon. On a ainsi vu Bertrand Méheut, le très sage président de Canal Plus (la chaîne diffusera le concert le 16 novembre) taper dans ses mains, c'est dire.
Revenu d’URSS, McCartney balayait les dernières résistances, de I’ve got a feeling à Live and let die, avant de conclure le set sur un Hey Jude évidemment repris en chœur par tout le public. Drôle de fin d’ailleurs, puisque Paulo et ses homes reprenaient le refrain d’Hey Jude à leur retour sur scène pour le rappel, avant d’enchaîner sur Let it be et Lady Madonna.
Ce premier rappel s’achevait par le sommet du concert, McCartney exécutant avec une fougue très juvénile le I saw her standing there de ses jeunes années ("You were just 17"…). Et en guise d'adieu, il s'offrait un deuxième rappel avec l'incontournable Get Back. De toute évidence, Paul n’est pas mort. And he’s still got a fucking great voice.